La généalogie de nos ancêtres catholiques est assez facile pour peu que les registres paroissiaux aient été épargnés par les guerres et les destructions. Dans la plupart des cas, on les trouve aux archives départementales et même en ligne. Mais quand on se retrouve face à des ancêtres protestants, les choses se compliquent !
Les protestants dans ma généalogie personnelle
À titre personnel, j’ai été très peu confrontée à des protestants. Mes seuls ancêtres de ce culte sont dans ma branche maternelle originaire des Ardennes, au XVIIè siècle. Je suis tombée par hasard sur un acte de conversion religieuse, mes ancêtres faisant « abjuration de l’hérésie de Calvin » pour devenir Catholiques suite à la révocation de l’Édit de Nantes en 1685. Tout un article est d’ailleurs consacré à ce document que j’ai eu la chance de trouver dans un registre paroissial catholique au hasard de mes recherches sur mes ancêtres.
Les protestants dans mes recherches pour le mémoire du D.U. de généalogie
En travaillant sur la famille que j’ai choisi d’étudier dans le cadre de la rédaction du mémoire du D.U. généalogie, j’ai eu la surprise de découvrir toute une branche protestante dès que mes recherches ont atteint les registres paroissiaux ! C’est à cette occasion que j’ai découvert que la région de Nîmes était un bastion protestant très important. Mes recherches sur la famille COMPAN s’est donc compliquée à partir de là. Heureusement pour moi, quelques registres protestants étaient en ligne pour la commune qui m’interessait, sur la période 1770-1792. Ces registres « du désert », tenus illégalement, m’ont permis de retrouver la naissance de Jean COMPAN en 1788 et d’une partie de sa fratrie, ainsi que le mariage de ses parents. Mais après 1770, plus de registres. À partir de là, il faut donc contourner cent ans de lacunes, entre 1685 avec la révocation de l’édit de Nantes et 1787 où fut déclaré l’édit de Tolérance.
La premier réflexe est donc de chercher dans les registres catholiques, où il est possible de trouver les actes de baptême des enfants protestants. Hélas, mes recherches n’ont rien données.
Je me suis donc tournée vers les actes notariés pour tenter de trouver les contrats de mariages de ces ancêtres protestants. Sans succès non plus !
Mais certains actes, appelés « actes de réhabilitation » peuvent être très utiles dans la recherche des ancêtres protestants. Suite à l’édit de tolérance, entre 1787 et 1792, on trouve en effet des actes où les protestants déclarent les mariages ayant eu lieu pendant la période du désert. Ces actes indiquent donc la date et le lieu de mariage des mariés, le nom de leurs parents mais aussi les noms et dates de naissance des enfants nés de leur mariage. Une vraie mine d’or donc ! Ce sont ces actes de réhabilitation que j’ai pu retrouver pour mes recherches sur la famille COMPAN. Grâce à Geneanet, je suis tombée sur des relevés « des déclarations de mariages protestants enregistrées à Sommières (Gard) en mai-juin 1788 ». Ces relevés m’indiquaient les époux, la date de mariage et le nom de leurs parents. Mais il s’agissait uniquement de relevés et je voulais retrouver les documents originaux. La côte du registre n’était pas indiquée mais j’avais comme information qu’il se trouvait aux archives de l’Hérault, pour la commune de Montpellier. J’ai fini par les trouver et, bonne surprise, ils étaient numérisés ! J’ai donc retrouver les actes des membres de la famille COMPAN que je cherchais. En plus des informations indiquées sur le relevé présent sur Geneanet, les actes comprenaient la liste et les dates de naissance des enfants des différents couples. Cela m’a permis de remonter l’ascendance de Jean COMPAN sur une génération supplémentaire grâce aux noms des parents et de reconstituer les fratries. Je peux remercier les relevés collaboratifs de Geneanet car je n’aurais jamais pensé à chercher ces documents dans l’Hérault. Les déclarations ont en effet été faites devant le juge-mage de la sénéchaussée de Montpellier, dans le département voisin du Gard.
en quête d'aïeux 